Chamonix : pratiquer le SNOOC avec l'ESF ( Interview)
Pratiquant de ski de randonnée, de ski alpin, Jean Charles Poirot Moniteur national de l'ESF (Ecole de ski Français) aime bien diversifier les activités et découvrir de nouvelles disciplines.
Cyril (C): Avant d’entrer dans le vif du sujet, qui es-tu?
Jean Charles Poirot (JC) : Je suis né à Chamonix, ancien sportif de haut niveau en saut à ski, moniteur de ski à l’ESF de Chamonix et photographe passionné d’images de montagne.
C: Comment fais-tu découvrir le ski de randonnée à des débutants?
JC : Si les personnes sont bon ou très bon skieurs, je les emmène directement sur des skis de rando “traditionnels”.
Pour les skieurs intermédiaires ou débutants qui ont de l'appréhension mais qui veulent glisser dans des paysages somptueux en montagne. Pour les familles, les groupes qui ont des niveaux très différents , je préfère les emmener en balade avec un ski de rando pour débutant qui facilite la descente: le SNOOC.
Techniquement, la descente assise est beaucoup plus accessible que debout.
C’est un ski raquette de randonnée simple et transformable en “ski-assis”, très facile à piloter en descente avec d’excellentes sensations pour les débutants comme pour les bon skieurs.
C: Quelle est la différence entre du ski de rando “traditionnel” et le ski de rando “assis”?
JC : La grosse différence, c’est que le ski de rando tel qu’on le connait demande un niveau de ski correct. Probablement quelques semaines de pratique si on veut redescendre sur une piste. Par contre, il faudra un bon niveau de ski. 3 à 4 ans si on pratique une semaine par an, pour commencer à descendre dans toute neige en dehors des pistes.
En Snooc, après deux ou trois heures heures d’initiation en terrain facile, dans une neige compact, tu peux faire une balade sur un itinéraire sécurisé. Par exemple sur un itinéraire balisé débutant avec une descente sur les pistes damées.
Après une demi journée de pratique sur les pistes, le ski raquette Snooc te permet de pratiquer dans des neiges plus variables et sur des sentiers en dehors des pistes.
Au-delà de la technicité de la pratique, les espaces de pratique sont également très différents.
En Ski de randonnée, on va chercher les grandes étendues avec 40 à 50 centimètres de poudreuse et avec de la pente. En SNOOC, on cherchera plus les sentiers 4x4, les sentiers raquette avec une pente douce et progressive et des passages ponctuels avec 30 centimètre de poudreuse et 30% de pente maximum.
C: Quand as tu découvert le SNOOC ?
JC : En 2019, sur le domaine des Planards à Chamonix Mont-Blanc, j’ai tout de suite accroché avec l’accessibilité. Ensuite, j’ai été surpris et conquis par les sensations, je ne m’attendais pas à prendre autant de plaisir.
Sincèrement, sur certaines journées je choisis de faire du Snooc plutôt que du ski. C’est ni mieux ni moins bien, c’est complémentaire, ça apporte d’autres sensations.
C: Quelle a été ta pratique depuis 2019 ?
JC : Sur la vallée de Chamonix, je suis le premier moniteur à avoir enseigné l’activité. J’ai pu amener mon savoir faire et travailler sur la pédagogie avec Cyril le créateur du SNOOC.
C’est une fierté pour moi d’avoir été le premier moniteur ESF dans cette aventure et d’avoir pu participer à définir les étapes d’apprentissage de cette pratique.
L’hiver dernier, j’ai pu faire découvrir et former plus de 500 personnes, en descente comme en rando.
Pour l’équipe SNOOC, je suis la référence pour la pratique du SNOOC sur la vallée de Chamonix. J’ai bien accroché avec l’équipe et je suis devenu partenaire de la marque.
Évidemment, j’ai aussi fait beaucoup de Snooc Touring pour moi-même dans la vallée de Chamonix, autant pour mon plaisir que pour repérer de nouveaux itinéraires.
C: Qu’est ce que le SNOOC apporte par rapport aux activités existantes?
JC : Ce que je remarque, c’est que le SNOOC fait l’unanimité. 100% de retours positifs la saison passée, c’est quelque chose!
Au départ, les personnes sont curieuses et dubitatives. Mais dès qu'elles prennent le temps de s'asseoir dessus, de tester, le résultat est surprenant: Quel que soit l'âge de la personne, qu’elle soit experte du ski ou non-skieur, les sensations sont enivrantes.
Ça permet à des personnes qui ont des centres d'intérêt parfois très différents (certains skient pendant que d’autres contemplent) de se retrouver autour d’une activité commune, de partager des moments ludiques, d’émotions.
C’est une des rares activités qui réunit tout le monde.
Pour les familles, ça permet aussi de motiver des jeunes à faire des balades en famille... parce qu'il y a le fun de la descente ;-) Et à la descente, ce ne sont pas toujours les parents qui sont devant, c’est gratifiant ça aussi!
C: Quelles sont tes recommandations pour des personnes qui se mettent au ski de rando assis?
JC : Même si le SNOOC permet de passer facilement dans des conditions variées, dès que l’on sort des pistes des stations, on est dans un environnement naturel qu’il faut connaître.
La première étape, c’est bien sûr d’être à l’aise sur une neige compacte. Ensuite, c’est de savoir lire une carte, prendre la météo, connaître les règles élémentaires de sécurité quand on part en montagne.
Comme en ski de randonnée dès que l’itinéraire emprunte des pentes supérieures à 30% ou qu’il est surplombé par des pentes importantes, il faut savoir identifier et gérer le risque lié à la neige, utiliser du matériel de recherche de personnes ensevelies (DVA), connaître les itinéraires à emprunter.
Ce n’est pas compliqué, mais ça s'apprend.
Ma recommandation c’est que: bien que l’activité soit facile et accessible à tous, l’autonomie en montagne demande un apprentissage. Et c’est mon rôle d’enseigner et de rendre mes clients progressivement autonomes.
C: Une recommandation pour les débutants qui souhaitent découvrir le ski de rando assis?
JC : Déjà, il est évident que même si l’on peut découvrir le SNOOC seul sur les pistes, avec un moniteur on progresse et on s’amuse beaucoup plus rapidement.
Le rôle du moniteur c’est de vous accompagner plus rapidement vers l’autonomie.
En fonction de vos sensations, en identifiant vos difficultés et vos facilités, il saura personnaliser son accompagnement avec des conseils, des exercices. Il va également choisir le terrain qui sera le plus adapté à votre apprentissage et à votre niveau.
En randonnée, c’est encore plus évident. Au-delà de la sécurité que j’apporte par ma connaissance de la montagne, je vis ici! Parmi une multitude d’itinéraires possibles, je sais quel itinéraire sera le plus adapté en fonction des conditions de neige récentes, de la fréquentation du parcours, du niveau de la personne ou du groupe et bien sûr de la météo du jour. Cette connaissance fine prend des années à acquérir.
C’est ce qui me permet de garantir une journée inoubliable aux personnes que j’encadre.
C: Tes conseils à des personnes qui voudraient découvrir le ski de rando assis sans encadrement?
- Il est interdit de remonter une piste de ski ouverte. Renseignez vous sur les espaces adaptés, il y a de plus en plus d’itinéraires de montées balisées en station.
- La première fois que vous manipulez le matériel, faites-le au chaud chez vous. Il y a des vidéos tutorielles très bien faites sur le site du SNOOC. Faites la transformation au moins deux fois. Vous serez plus efficace au sommet dans le froid.
- Profitez-en pour régler les fixations à votre taille
- Pour votre première descente, choisissez un terrain avec de la neige dure, comme en ski, c’est plus facile de démarrer sur une neige avec un appui franc qu’en poudreuse.
C: Qu’est ce qui te motive dans cette pratique ?
Déjà j’ai du plaisir à la pratiquer moi même :-)
J’ai rapidement pu me rendre compte de l’accessibilité et de l’aisance de manœuvrabilité et de progression avec ce nouvel engin de glisse. La sécurité incroyable qu’il apporte dans l’apprentissage.
Ce qui me fascine, c’est la capacité du SNOOC à redonner confiance. Les personnes réalisent qu'elles progressent rapidement, plus rapidement qu’elles ne l'imaginaient. Ce n’est pas juste une activité de glisse, c’est une pommade pour l’estime de soi.
Je ne compte plus le nombre de personnes non-skieuses ou qui ne pratiquent plus une activité de glisse à cause d'un accident, d’un problème physique, à qui j’ai pu faire découvrir ou redécouvrir le plaisir de la glisse! le témoignage de Stéphane Tesdechi en est un bon exemple!
C’est gratifiant de voir des personnes qui prennent de l’assurance, et qui terminent leur session avec un grand sourire!
Ensuite, c’est le plaisir sincère que procure ces sensations au participant, le partage à la montée et à la descente, le temps que l’on prend pour se retrouver, les paysages féériques dont je ne me lasse pas et que j’aime faire découvrir.
C’est un vrai moment de partage, j’ai toujours autant de plaisir à enseigner et à accompagner.
C: Quels sont les témoignages/retours des personnes à qui tu as fais découvrir l’activité?
C’est souvent des retours sur la qualité de leur expérience et de la relation.
Deux exemples de témoignage écrit que j’ai reçu:
“Nous avons passé un excellent moment avec mon fils, totalement débutant. Nous avons passé un excellent moment. Jean-Charles est un initiateur et un accompagnateur extra, et le SNOOC donne tout de suite de bonnes sensations. En un seul mot : TOP !
Sacha et Emmanuel
“Nous avons tout simplement adoré cette session!! Nous remercions vivement Jean-Charles pour tous les conseils avisés qu'il nous a donnés. Nous avons passé un super moment ! La magnifique vue sur Chamonix de nuit en haut du télésiège a été un must des plus appréciables!
Angélique et Laura
C: Comment fait-on pour te contacter pour faire une sortie en ski de rando assis SNOOC?
JC : Rien de plus facile, il suffit de contacter l’ESF de Chamonix, si je ne suis pas disponible, il y aura forcément un moniteur compétent et formé qui prendra plaisir à accompagner les personnes.
ESF Chamonix
Maison de la Montagne,
190 Place de l'Église,
74400 Chamonix-Mont-Blanc,
France
00 33 4 50 53 22 57
Par mail: https://www.esfchamonix.com/contact/
Vous pouvez également retrouver plus de 200 itinéraires de Snooc en France et en Europe